L'annonce que Madagascar va faire appel à Rothschild & Co pour des conseils financiers, fait froid dans le dos. Officiellement, c'est pour trouver des investisseurs pour financer des projets. Mais c'est aussi l'aveu que le pays n'est pas souverain où il doit faire appel à des banques privées pour trouver du pognon. Espérer que Rothschild & co ne va pas dépecer Madagascar en le bradant au secteur privé international, revient à donner tout son argent et son corps à un prêteur sur gages en espérant qu'il va le fructifier.
Si Madagascar était vraiment souverain, alors il pourrait ordonner à sa Banque centrale de créer autant d'argent que nécessaire pour financer ses projets. Le gouvernement Rajoelina applique les principes du néolibéralisme le plus sauvage, moins d'Etat, moins de dépenses et surtout, explosion de notre dette publique ce qui se traduira par la vente au rabais de nos ressources les plus précieuses et un appauvrissement exponentielle de notre population.
L'excuse selon laquelle Rothschild ne va que conseiller est vraiment moisie. D'une part, cela implique que de nombreux marchés de l'économie seront ouvert aux investisseurs étrangers. Et un investisseur étranger se fout du pays, il est là pour se faire le maximum de fric avec le minimum d'effort. Donc, des licenciement en masse, une mauvaise qualité de service et des prix qui montent en flèche. Si Air Madagascar passe aux mains d'investisseurs étrangers, alors cela va être un dépeçage en règle. Et vu l'importance historique de cette entreprise, c'est équivalent à une haute trahison.
Ensuite, les investisseurs étrangers sont souvent des fonds de pension et des banques qui croulent sous la monnaie de singe, imprimée par l'Union européenne et les Etats-Unis. Cela signifie qu'on va échanger des ressources stratégiques et essentielles de notre pays contre de la fausse monnaie. Les marchés financiers croulent sous l'injection des liquidités par les banques centrales occidentales, pour qu'elles restent à flot. Enfin, cela vient aussi avec tous les mécanismes néolibéraux, notamment la notation. C'est à dire que Madagascar va être traité comme un gamin avec de mauvaises ou bonnes notes selon sa performance économique.
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