Accéder au contenu principal

Mesure #3 pour la souveraineté à Madagascar : L'agriculture pour l'autonomie alimentaire

 Après la Banque centrale et la sortie de Bretton Woods, on peut s'attaquer aux grands chantiers du pays. La première étape est de développer l'agriculture pour atteindre l'autonomie alimentaire dans tous les domaines. Aujourd'hui, on a des projets ici et là, mais c'est teinté par de l'écologie bête et méchant et on va planter quelques parcelles de terre pour avoir un rendement minable. Madagascar doit faire sa révolution verte qui désigne une agriculture industrielle à grand rendement. On peut le faire en utilisant des insecticides, des herbicides et des engrais.

L'agriculture intégralement bio est faible en rendement, consomme une grande quantité de terres et d'eau et nécessite un travail manuel constant. La modernisation du secteur agricole est obligatoire. Ainsi, si on n'a pas envie de se lancer dans de grandes fermes agricoles, on peut tout à fait moderniser les outils et les produits utilisés par les agricultures malgaches. Les insectes, les intempéries et la pauvreté des sols sont des facteurs qui ralentissent notre agriculture.

80 % de la population est agricole et vit dans les zones rurales. Et ils pratiquent l'agriculture comme en 1921, ce qui pose des problèmes majeurs. La faute à l'absence de formations centralisées pour tous les agriculteurs et à une homogénéisation du secteur pour éviter que chacun plante ses choux dans son coin.

Mais la révolution verte s'accompagne de changements drastiques qu'il faut penser en amont et accompagner. Ainsi, l'augmentation du rendement agricole est toujours lié à la réduction du nombre d'agriculteurs puisque tout le processus est mécanisé. Ainsi, on doit pouvoir trouver de nouveaux débouchés pour les chomeurs agricoles qui perdront la compétivité de leur terre. Donc, de nouveau, des formations et une véritable politique d'intégration dans l'emploi. L'agriculture malgache est caractérisée par la survie, nous cultivons à peine ce dont nous avons besoin pour survivre. Avec une agriculture souveraine, nous pourrions étendre notre potentiel agricole à des produits non essentiels comme avoir plusieurs variétés du même légume ou fruit et les proposer à l'exportation sans oublier que cela apporterait une diversité alimentaire supplémentaire.

Nous essayons déjà de réduire l'enclavement qui est un autre gros obstacle à l'agriculture, chacun reste dans son coin, chaque région possède un potentiel, mais aucune route ou voie de communication pour unifier les efforts. Tout cela demande beaucoup d'argent d'où la nécessité d'avoir une banque centrale au service du peuple et que le FMI et la Banque Mondiale ne nous vienne pas donner des leçons, car ces institutions n'ont aucun intérêt à ce qu'on se développe. Car si on se développe réellement, on n'aura plus besoin d'eux !

Avec une agriculture digne de ce nom, nous pourrions passer au niveau suivant qui est la transformation de ces produits agricoles pour avoir un secteur agroalimentaire souverain et autonome. On produit tout sur place pour le marché locale. Le gouvernement Rajoelina a lancé des usines ici et là, mais ce ne sont pas des usines 100 % malgaches, mais plutôt des délocalisations. Souvent, c'est des marques étrangères qui implantent des usines locales. Mais ce ne sont pas nos usines. On devrait s'inspirer de la chine avec le transfert de technologie qui a été utilisé par la Chine. Vous pouvez mettre des usines étrangères, voulant bénéficier de la main d'oeuvre pas chère locale, mais en échange, on doit accéder aux technologies de l'étranger pour les vendre sur le marché local.

Ces dernières années, notre production rizicole a atteint 4,8 millions de tonnes de riz pour une consommation de 5,5 millions de tonnes. Donc, théoriquement, on est autonome, alimentairement parlant, à plus de 90 %. Mais alors qu'est-ce qui explique les pénuries systématiques. D'une part, la spéculation des grossistes, mais aussi une mauvaise distribution. Souvent, on a des tonnes en stock, mais ils n'arrivent pas suffisamment sur le marché. Et donc, à chaque fois, c'est reparti pour un tour, on est obligé d'importer du riz indien ou pakistanais pour combler le manque.

Sans une révolution verte digne de ce nom, une homogénéisation du secteur, un désenclavement total des régions agricoles, vous pourriez lire cet article en 2050 et vous verrez que le pays n'a pas changé d'une virgule. L'agriculture est une révolution qui change radicalement le visage et le développement d'un pays. C'est pourquoi il faut la penser soigneusement dans toutes les étapes. Ne pas hésiter à demander des conseils à des pays rizicoles qui ont atteint leur autonomie alimentaire depuis des années comme l'Asie.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Communautarisme et racisme des expatriés français à Madagascar

  Si pendant quelques minutes, vous avez le malheur de lire quelques trucs sur les forums des expatriés français de Madagascar, vous vous demandez si la France n'est pas remplie des plus gros racistes au monde. Chaque publication est l'occasion de dégueuler sur leur terre d'accueil, car oui, Madagascar est votre terre d'accueil que vous le vouliez. On ne vous a pas mis un revolver sur la tempe pour venir ici, donc, il serait extrêmement séant de fermer votre gueule ! Madagascar est un pays très très pauvre (PTTP), c'est même une dénomination officielle de la Banque Mondiale. Donc, tout est cher et les infrastructures sont catastrophiques, mais vous le saviez avant de venir. Moi, je passe mon temps à critiquer ce qui ne va pas dans ce pays et même si je ne suis pas un "malgache de souche", mes parents sont nés et morts ici, mes grand-parents sont nés et morts ici et on n'a jamais habité dans des villas à Ambatobe. Ce qui fait que Madagascar est ma patri...

La déconstruction du gauchisme

 La déconstruction du gauchisme est le concept le plus mortifère qu'on ait vu dans nos sociétés. Il vient à la base de la torture, notamment d'Ewen Cameron qui a dirigé le projet MK Ultra de la CIA. La torture était précédé d'une hypothèse thérapique foireuse dans le sens où pour une personne traumatisée, on pouvait "déconstruire" son ancienne personnalité pour le remplir avec de nouvelles informations. Par la suite, cela a été appliqué à la torture via l'isolement sensoriel suivi d'un tsunami de stimulis. On empêchait la personne d'écouter, de voir, de parler, de dormir ou de manger. Ensuite, on lui balançait une tonne d'informations et les psychiatres moisis de l'époque pensaient qu'il y avait un petit gap de temps entre les deux où la personne était totalement réceptive à de nouvelles informations. Cette technique de torture est encore utilisée aujourd'hui, mais elle a été aussi appliquée au domaine économique via la stratégie de cho...

Gouvernement Rajoelina, néolibéralisme et progressisme dégénéré

 Après deux années pleines, on voit clairement la couleur du gouvernement Rajoelina. Son comportement pendant la crise a permis de cacher ses vraies intentions. Mais aujourd'hui, il accélère le mouvement et c'est tout sauf souverainiste. D'une part, on a de nombreux secteurs qu'on devrait développer en local et qui sont vendus ou cédés à des entreprises étrangères. L'appel à Rothshild n'arrange pas les choses, car il va vendre le pays à la découpe. D'autre part, toutes les dégénérescences du progressisme occidental sont présents. Les termes genre ou inclusif à toutes les sauces. Gardez à l'esprit que c'est la porte ouverte au mariage homosexuel et avec une population 95% croyante et pratiquant, cela risque de disloquer le pays. La décentralisation est aussi une étape dans cette dislocation. Ce concept n'implique pas qu'on donne plus de pouvoir aux locaux, mais qu'on les laisse se débrouiller sans aucun moyen, ce qui permet de détruire les...